L’indépendant a la merveilleuse liberté de toujours pouvoir se réinventer

Vous trouvrez ci-dessous l'interview d'Amaranthe réalisée en plein confinement par la talentueuse journaliste Chantal Ernst pour le magazine de la Banque Van Breda.

Qui est Sylvie d'Amaranthe ?

  • Créatrice et gérante d’Amaranthe web agency
  • Mariée
  • 2 filles (20 et 12 ans), 1 fils (22 ans)
  • Cliente chez Bank van Breda depuis 2013

Sylvie d'Amaranthe : ‘‘J’ai une formation d’ingénieur de gestion à Solvay et j’ai eu ce que l’on appelle une belle carrière puisque j’ai travaillé dans l’industrie belge de la chaux où, pendant dix ans, j’ai assuré une fonction de marketing et de communication interne”. 

 

 


La perte d’un enfant et le besoin vital de me rapprocher de mes valeurs

L’industrie pour laquelle je travaillais véhiculait de belles valeurs, c’est indéniable. Mais en décodant le fonctionnement de ce type de grosse structure, je me suis rendue compte que soit je pliais, soit je partais. En effet, je ne m’y sentais pas valorisée. Or, je voulais faire mes preuves tout en restant moi-même. Ou, si vous préférez, je souhaitais montrer que l’on peut réussir en restant entière. Et fidèle à ses valeurs. Les miennes peuvent se résumer à travers la notion de respect : le respect tant de la planète, que de la personne avec qui je suis en relation, même professionnelle. L’importance de cette communion d’âme entre moi et mon client, entre moi et mon fournisseur… est devenue incontournable dès le moment où j’ai perdu un de mes enfants. J’ai donc mené de front ce deuil, terrible, et ce renouveau professionnel vers quelque chose qui me correspondait davantage. 

Je me suis lancée sans peur, car le pire m’était déjà arrivé

Il n’y a pas pire que la perte d’un enfant. Alors, pour me lancer dans un nouveau challenge professionnel, aucune peur ne me freinait. J’ai hésité entre ouvrir une pépinière ou me lancer dans la création de sites et vers 2002, ma décision était prise : je me suis tournée vers la création de sites à travers une agence web destinée aux femmes et aux hommes qui veulent changer le monde, c’est-à-dire désireux de faire quelque chose d’utile avant de faire du chiffre. Je les accompagne avec des conseils et je les aide dans leur stratégie web. Indépendante en personne physique au départ, j’ai créé ma société en 2013. C’est cette année-là que je suis devenue cliente de Bank Van Breda. 

 

 

J’ai tout de suite adoré leur service. Alors que j’avais un tout petit chiffre, une personne s’est déplacée pour venir me rencontrer et jamais on ne me regarde de haut ! Depuis, ma conseillère, Patricia Debêche, vient proactivement me voir au moins une fois l’an. J’aime beaucoup cette approche très attentive. 

Avec le coronavirus, mon business model 100 % en présentiel était par terre

L’idée maitresse de mon agence web Amaranthe est son fonctionnement à quatre mains : je travaille avec mon client à mes côtés afin de capter ses émotions, ses peurs, ses vraies motivations « sur le vif » et d’avoir ainsi une validation permanente et directe pour réduire le temps de mise en place d’un site. En dehors de ces séances de travail en face-à-face, je donnais aussi des formations de huit heures à des petits groupes de huit personnes. Là aussi, le présentiel est capital. Le coronavirus a donc tout flanqué par terre.

 

 

Et puis pour moi, le confinement est ce qu’il peut arriver de pire à un être humain. C’est une privation de liberté terrible. Bref, pendant deux jours, j’étais KO. 

Ne pas résister, plier sans casser et repartir

La vie m’avait appris, à plusieurs reprises déjà, qu’il ne faut ni nier ni résister aux épreuves. Plutôt que de lutter contre ce qui nous arrive, mieux vaut s’adapter. Car le monde tel que nous l’avons connu hier ne reviendra pas. Alors il a fallu que je fasse une croix sur le passé, que je considère tout ce que je pouvais en conserver et surtout réinventer comment faire pour continuer d’avancer avec notre nouvelle réalité du monde. J’ai donc cherché des outils de partage, j’en ai testé plusieurs capables de maintenir ce qui me tient à cœur : la relation émotionnelle pour identifier au mieux les besoins de mon client. Au bout du compte, j’ai réussi à préserver mes atouts, ceux de l’interactivité avec mes clients, à travers certains outils de vidéoconférence. 

De nouvelles offres et un nouveau marché grâce au coronavirus

Outre les outils, il a fallu aussi adapter mes offres aux nouveaux formats de services. J’en ai donc développé plusieurs.  Ils parlent à tous ceux qui ne veulent pas se laisser abattre et se lancent dans l’e-commerce, par exemple. Mais la belle surprise de tout ce travail d’adaptation est que je m’ouvre au marché français que je n’avais jamais envisagé auparavant puisque je travaillais en duo et en présentiel. Or, il y a là un potentiel énorme pour moi. Cette crise sanitaire m’a donc poussée à profiter de la merveilleuse liberté de l’entrepreneur indépendant et à me réinventer en toute agilité. Puisque personne ne me dit ce que je dois faire, j’exerce ma liberté et j’invente de nouveaux modes de travail. Cela aurait même pu s’assortir d’une augmentation de mon chiffre mais, à la faveur de cette crise, j’ai aussi opté pour une forme de sobriété me laissant plus de temps pour ce que j’affectionne tout particulièrement : la culture, le jardinage écologique et la randonnée.  

Interview réalisée par Chantal Ernst (Stylo Habile), le 28 avril 2020, en plein confinement.

 

Un extrait de l'interview est également paru en "Tip Talk" sur le site de la banque le 6 mai 2020.

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